Cette  année,  le 11 novembre 2014 se déroule dans le cadre du centenaire de la première guerre mondiale.

 

 

 

Le rassemblement  s’est effectué à 11h 15 devant la mairie d’où est parti le défilé, porte-drapeaux en tête  afin de rejoindre le monument aux morts.

Le maire et les anciens combattants ont déposé les gerbes au pied du monument avant que le président Raymond Breton demande a l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire de nos soldats “Morts pour la France".

 

Après que les musiciens interprètent la sonnerie aux morts, René Sanchez, ancien combattant d’Algérie a énoncé la liste des morts de Jardres pendant la guerre 14/18 et les autres conflits. Dire leurs noms, c’est ne pas les oublier.

Un recensement de la liste des noms inscrits sur le monument aux morts et ceux sur la plaque installée dans l’église a  permis d’identifier 4 noms supplémentaires, ce qui porte à 40 le nombre des “Morts pour la France” de la Grande Guerre.



Le maire a délégué sa première adjointe, Ludmila Polo pour lire le message du secrétaire d’Etat des Anciens Combattants, en signe de reconnaissance aux femmes qui durant cette longue guerre se sont mobilisées aux travaux des champs et dans les usines.


Extraits: “Nous nous souvenons  de ce 3 août 1914. De ce tocsin qui retentit dans les villes françaises et alerte la population. De ces millions de Français qui se mobilisent.

Nous nous souvenons avec respect et émotion de cette journée du 22 août 1914 qui dévoile l’horreur effroyable de la guerre. De ces 27 000 jeunes Français qui meurent au combat ce jour là.

Mais il nous appartient surtout aujourd’hui à toutes et à tous de nous souvenir de ce 11 novembre 1918, de cette paix que chacun de nos concitoyens croyait éternelle.

Aussi cette journée du 11 novembre est dédiée à la fraternité entre les peuples et à la paix.

Elle invite à la réflexion que chacun d’entre nous doit conduire sur la nécessité de préserver la paix, de defendre les fondements de notre République et de l’Europe et de garantir la place de la France dans le monde.”


La lecture de la lettre d’un poilu est faite par Jean-Marie Vriet  qui a choisi  de lire celle de Gervais Morillon né le 8 novembre 1893 au Breuil Mingot près de Poitiers et qui fait état de la fraternisation dans les tranchées.

A la mobilisation générale le 2 août 1914, Gervais a 20 ans. Il est engagé sur le front avec son frère Georges. Les deux frères travaillent avec leur père dans une pépinière au Breuil Mingot.

Incorporé dans  le 90e régiment d’infanterie , le  mardi 14 décembre 1914,  il écrit à ses parents:

 

“Chers parents,


Voilà déjà plusieurs jours que je n'ai pas reçu de vos nouvelles; pourtant, que l'on est content quand on reçoit des nouvelles du  patelin !

Ici, il pleut tous les jours et nous sommes toujours les pieds dans l'eau.  Depuis quatre jours, nous sommes en première ligne.

Il se passe des faits à la guerre que vous ne croiriez pas; moi-même, je ne l'aurais pas cru si je ne l'avais pas vu; la guerre semble autre chose, eh bien,  elle est sabotée.

Avant-hier, et cela a duré deux jours dans les tranchées que le 90e occupe en ce moment, Français et Allemands se sont serrés la main ; incroyable, je vous dis ! Pas moi, j'en aurais eu regret.

 
Voilà comment cela est arrivé : le 12 au matin, les Boches arborent un drapeau blanc et gueulent Kamarades, kamarades, rendez-vous.  Ils nous demandent de nous rendre « pour la frime ».

Nous, de notre côté, on leur en dit autant; personne n'accepte.

Ils sortent alors de leurs tranchées, sans armes, rien du tout, officier en tête;  nous en faisons autant et cela a été une visite d'une tranchée à l'autre, échange de cigares, cigarettes, et à cent mètres, d'autres se tiraient dessus; je vous assure, si nous ne sommes pas propres, eux sont rudement sales, dégoûtants ils sont, et je crois qu'ils en ont marre eux aussi.

Mais depuis, cela a changé; on ne communique plus; je vous relate ce petit fait, mais n'en dites rien à personne, nous ne devons même pas en parler à d'autres soldats.

Je vous embrasse bien fort tous les trois.
                                                                                                                                                             Votre fils, Gervais”.

 

Le dimanche 9 mai 1915, le caporal Gervais Morillon est “ mort pour la France”  et porté disparu le premier  jour de la bataille d’ARTOIS dans le Pas de Calais.  Là, où  ce 11 novembre est  inauguré par le Président de la République  “l’Anneau de la Mémoire”, Monument qui rend hommage aux combattants des deux camps où sont gravés les noms de 580 000 soldats .

Son frère, Georges, lui,  sortira vivant de cette guerre.


La cérémonie s’est terminée par l’interprétation des musiciens de “La Madelon”  chant populaire et militaire,  certainement l’un des plus grand succès des tranchées.

Avant de regagner la salle des fêtes “Gonzague de Chalain”  et pour  garder un souvenir  du  centenaire de 14/18, toute l’assistance se regroupe devant le monument aux Morts pour la “photo de famille”.

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